12 février 2009
CHRISTIAN MARTINCOURT ou la peinture décorative comme don .
(DON : Lat : donnum : 1 - Qualité naturelle 2- action de donner 3- chose donnée)
Le parcours d’un FORMATEUR.
Des grands décors monarchiques aux compositions élaborées lors de l’émergence du nouveau Paris du second Empire, la peinture à toujours été associée à l’architecture.
Les peintres, sculpteurs, compagnons ou artisans, ont travaillé de génération en génération, affinant leurs savoir faire ,transmettant les techniques ,renouvelant au gré des engouements et modes, les traditionnelles factures des décorations qui nous entourent ; dans les halls et cages d‘escalier d’immeubles de la haute et petite bourgeoisie des années 1860 1950 ainsi que dans les appartements correspondants ou les boutiques et commerces des rez-de-chaussée au chic parisien si souvent imité. Les entreprises de peintures générales très hiérarchisées recrutaient de jeunes apprentis qui apprenaient « le métier » des mains des anciens, en conditions réelles avec toutes les difficultés des exigences de rentabilités,ce qui suppose chaque bonne personne à la bonne place.
Ces techniques, ce savoir, ces méthodes ont besoin de passeurs .Il y ceux qui savent les voir, Il y a ceux qui savent les faire.
Puis il y a ceux qui savent les transmettre et ils sont peu nombreux.
Christian Martincourt est de ceux là. La progression qui semble fulgurante sur le papier est dans la réalité une somme d’efforts journaliers engendrant de micro victoires sur l’échelle hiérarchique.
Élève au lycée Curial en section peinture bâtiment ,il est repéré par René Grégoire qui prélevait dans la section CAP les meilleurs pour son atelier de peinture décorative. Il y fait, deux jours par semaine, ses premiers pas en jeune apprenti peintre en décor. Son CAP de peinture générale acquis, il intègre à 17 ans, l’atelier de formation des peintres décorateurs .Trois ans de formation essentiels dans l’atelier Grégoire, lui font assimiler toutes les techniques d’atelier ou sans cesse remettant sur l’ouvrage, la pratique quotidienne donne une dextérité qu’il faudra bien sur confronter avec le terrain : le chantier.
Embauché des sa sortie en 1970 par l’entreprise ROSSI , place des fêtes dans le 19°, il est présenté à Ferdinand CONTINI , grande figure du métier ,qui place le jeune Christian entre ses deux peintres, Alexandre Perroteaud et Paul Miot ; la formation sur le terrain commence.
Christian Martincourt devient « petit compagnon peintre en décor » embauché à 7,50 francs de l’Heure ,ce qui est un traitement supérieur aux peintres en bâtiment. Encadré et dirigé ,il fait preuve d’une énergie et d’un entrain qui ne le quitteront plus ….lessivage , enduit ,ponçage, peinture lissée, patine ,filets ,faux bois, faux marbre, les chantiers se succèdent et s’enchainent .
C. Martincourt développe un savoir faire impressionnant. Lorsque la société sera reprise par Alexandre Perroteaud, le nouveau patron lui confira pour une formation de trois ans, son propre fils Nicolas.
Le « Chantier » est une opération comportant plusieurs phases qu’il faut réussir une par une, le succès de l’ensemble dépendant du succès de toutes.
Evaluation, Installation, réalisation, finitions, extraction et rangement,récupération du solde. C’est un ensemble de processus où le physique et le mental sont très sollicités …La base technique est bien sur un préalable pour affronter chaque cas particulier que constituent les chantiers, les clients et même les décorateurs.
Christian Martincourt a la chance d’avoir une personnalité forte, volontaire ayant un grand potentiel théâtral, il extériorise avec force, distille de l’énergie ,il créé une dynamique brisant toutes les inerties qui sont autant d’obstacle à chaque réalisation.
En 1983 Le Centre de formation professionnelle Gilbert Lefaure recherchait un formateur pour leur toute jeune section « Décor peint ».Il fut choisi aux vues des résultats excellents et inhabituels de la formation de CAP de peintre qu’il avait animé au centre .La recommandation de François Bonnet ,grande figure de la société Arthur & Devies, lui même professeur de filets pour le Centre n’avait pas suffit, la forte personnalité de Christian Martincourt faisait peur et avait fait douter de sa capacité pédagogique. Il fut donc prit à l’essai.
L’organisation et la stratégie du groupe étaient de former des peintres décorateurs suivant un cursus comparable à celui de l’école Vanderkelen de Bruxelles. Monsieur Lepuil, directeur des études, fut un ferme soutien et l’aventure commença .
Le 1er février 1984, le premier des deux stages annuels rassembla quinze stagiaires ,confinés dans un coin exigu du centre avec panneaux de craft serrés et lavabo trop petit.
Ce fut une réussite, meneur d’hommes et charismatique démonstrateur ,Christian Martincourt « tenait » l’école.
Energique et très bruyant, il ne permit à quiconque de s’endormir .De ce premier stage historique duquel Patrice Kreitz, l’actuel responsable pédagogique de l’IPEDEC est issu ,en passant par les stages court, jusqu'à aujourd’hui, le nombre de ses élèves se compte par milliers.
Les techniques d’atelier sont supplantés par un travail de fond pour une préparation aux conditions réelles de chantier, les matériaux ,la brosserie l’exécution tout est fait pour préparer aux réalisations « in situ » .Deux écoles sont directement issues de sa formation ,l’école Nadaï Verdon, michel Nadaï est l'auteur du monumental « Arts & techniques de la peinture Décorative » et le Vigini Studio de San Antonio au Texas !
Le centre Gilbert Lefaure se nourrit de ce succès et la petite section « décor peint » mange le reste des formations ,l’atelier s’agrandit, le nombre d’élèves aussi, l’école se transforme ,elle devient l’Institut Supérieur de Peinture Décorative.
Christian Martincourt sent qu’il est temps de retrouver le terrain, toujours en mouvement, le temps n’a pas de prise sur lui, ni fatigue, ni lassitude.
Il fonde en 1987 avec Nelly Chauveau « Falso Simili » une société de peinture décorative qui remporte le prix Carré Rive Gauche pour la boutique Léa Durand rue de l’université. Jacques Chirac maire de Paris viendra les féliciter et leur remettre leur prix.
Les chantiers se succèdent ,Conseil des régions Iles de France rue Barbey de Jouy, parlement de Rennes, l’appartement de Jean Paul Gautier… l’agence bien connue John Arthur & Tiffens ,Thomas & Harrisson, il réalise les décors de l’ambassade de France à Londres ce qui lui vaut les félicitations par lettre de l’heureux locataire de Kensington !
Le nouveau directeur de l’IPEDEC le presse néanmoins de revenir donner des cours … en 1998 il assumera la partie imitations des bois , se partageant les honneurs avec Pierre Lefumat qui lui s’occupera des marbres..la formation continue, les élèves se pressent et sont de plus en plus nombreux à vouloir toucher à la peinture décorative ,mystification de l’œil et des sens.
Christian Martincourt ne s’arrête pas ,il donne sans compter, poussé par une énergie vitale qui lui fera surmonter avec courage des ennuis de santé. La formation, le contact avec les autres, ceux dont il voit dans les yeux une soif d’apprendre ,il n’y résiste pas . Nombre de ses élèves travaillent aujourd’hui, réalisant chaque jours les gestes qu’il a patiemment corrigé pour faire éclore du maladroit débutant ,le professionnel qui aime et vit de son travail bien fait lequel l’ennoblit en retour.
La Faux Finishing School de New York l’appelle, il y donne des cours sans jamais manquer de participer aussi au Salon International des Peintres Décorateurs organisé chaque année dans une ville du monde…. Il y est très entouré ,chacun reconnaissant , derrière ses 39 ans d’activités, un diable d’homme !
TOAST
Des grands décors monarchiques aux compositions élaborées lors de l’émergence du nouveau Paris du second Empire, la peinture à toujours été associée à l’architecture.
Les peintres, sculpteurs, compagnons ou artisans, ont travaillé de génération en génération, affinant leurs savoir faire ,transmettant les techniques ,renouvelant au gré des engouements et modes, les traditionnelles factures des décorations qui nous entourent ; dans les halls et cages d‘escalier d’immeubles de la haute et petite bourgeoisie des années 1860 1950 ainsi que dans les appartements correspondants ou les boutiques et commerces des rez-de-chaussée au chic parisien si souvent imité. Les entreprises de peintures générales très hiérarchisées recrutaient de jeunes apprentis qui apprenaient « le métier » des mains des anciens, en conditions réelles avec toutes les difficultés des exigences de rentabilités,ce qui suppose chaque bonne personne à la bonne place.
Ces techniques, ce savoir, ces méthodes ont besoin de passeurs .Il y ceux qui savent les voir, Il y a ceux qui savent les faire.
Puis il y a ceux qui savent les transmettre et ils sont peu nombreux.
Christian Martincourt est de ceux là. La progression qui semble fulgurante sur le papier est dans la réalité une somme d’efforts journaliers engendrant de micro victoires sur l’échelle hiérarchique.
Élève au lycée Curial en section peinture bâtiment ,il est repéré par René Grégoire qui prélevait dans la section CAP les meilleurs pour son atelier de peinture décorative. Il y fait, deux jours par semaine, ses premiers pas en jeune apprenti peintre en décor. Son CAP de peinture générale acquis, il intègre à 17 ans, l’atelier de formation des peintres décorateurs .Trois ans de formation essentiels dans l’atelier Grégoire, lui font assimiler toutes les techniques d’atelier ou sans cesse remettant sur l’ouvrage, la pratique quotidienne donne une dextérité qu’il faudra bien sur confronter avec le terrain : le chantier.
Embauché des sa sortie en 1970 par l’entreprise ROSSI , place des fêtes dans le 19°, il est présenté à Ferdinand CONTINI , grande figure du métier ,qui place le jeune Christian entre ses deux peintres, Alexandre Perroteaud et Paul Miot ; la formation sur le terrain commence.
Christian Martincourt devient « petit compagnon peintre en décor » embauché à 7,50 francs de l’Heure ,ce qui est un traitement supérieur aux peintres en bâtiment. Encadré et dirigé ,il fait preuve d’une énergie et d’un entrain qui ne le quitteront plus ….lessivage , enduit ,ponçage, peinture lissée, patine ,filets ,faux bois, faux marbre, les chantiers se succèdent et s’enchainent .
C. Martincourt développe un savoir faire impressionnant. Lorsque la société sera reprise par Alexandre Perroteaud, le nouveau patron lui confira pour une formation de trois ans, son propre fils Nicolas.
Le « Chantier » est une opération comportant plusieurs phases qu’il faut réussir une par une, le succès de l’ensemble dépendant du succès de toutes.
Evaluation, Installation, réalisation, finitions, extraction et rangement,récupération du solde. C’est un ensemble de processus où le physique et le mental sont très sollicités …La base technique est bien sur un préalable pour affronter chaque cas particulier que constituent les chantiers, les clients et même les décorateurs.
Christian Martincourt a la chance d’avoir une personnalité forte, volontaire ayant un grand potentiel théâtral, il extériorise avec force, distille de l’énergie ,il créé une dynamique brisant toutes les inerties qui sont autant d’obstacle à chaque réalisation.
En 1983 Le Centre de formation professionnelle Gilbert Lefaure recherchait un formateur pour leur toute jeune section « Décor peint ».Il fut choisi aux vues des résultats excellents et inhabituels de la formation de CAP de peintre qu’il avait animé au centre .La recommandation de François Bonnet ,grande figure de la société Arthur & Devies, lui même professeur de filets pour le Centre n’avait pas suffit, la forte personnalité de Christian Martincourt faisait peur et avait fait douter de sa capacité pédagogique. Il fut donc prit à l’essai.
L’organisation et la stratégie du groupe étaient de former des peintres décorateurs suivant un cursus comparable à celui de l’école Vanderkelen de Bruxelles. Monsieur Lepuil, directeur des études, fut un ferme soutien et l’aventure commença .
Le 1er février 1984, le premier des deux stages annuels rassembla quinze stagiaires ,confinés dans un coin exigu du centre avec panneaux de craft serrés et lavabo trop petit.
Ce fut une réussite, meneur d’hommes et charismatique démonstrateur ,Christian Martincourt « tenait » l’école.
Energique et très bruyant, il ne permit à quiconque de s’endormir .De ce premier stage historique duquel Patrice Kreitz, l’actuel responsable pédagogique de l’IPEDEC est issu ,en passant par les stages court, jusqu'à aujourd’hui, le nombre de ses élèves se compte par milliers.
Les techniques d’atelier sont supplantés par un travail de fond pour une préparation aux conditions réelles de chantier, les matériaux ,la brosserie l’exécution tout est fait pour préparer aux réalisations « in situ » .Deux écoles sont directement issues de sa formation ,l’école Nadaï Verdon, michel Nadaï est l'auteur du monumental « Arts & techniques de la peinture Décorative » et le Vigini Studio de San Antonio au Texas !
Le centre Gilbert Lefaure se nourrit de ce succès et la petite section « décor peint » mange le reste des formations ,l’atelier s’agrandit, le nombre d’élèves aussi, l’école se transforme ,elle devient l’Institut Supérieur de Peinture Décorative.
Christian Martincourt sent qu’il est temps de retrouver le terrain, toujours en mouvement, le temps n’a pas de prise sur lui, ni fatigue, ni lassitude.
Il fonde en 1987 avec Nelly Chauveau « Falso Simili » une société de peinture décorative qui remporte le prix Carré Rive Gauche pour la boutique Léa Durand rue de l’université. Jacques Chirac maire de Paris viendra les féliciter et leur remettre leur prix.
Les chantiers se succèdent ,Conseil des régions Iles de France rue Barbey de Jouy, parlement de Rennes, l’appartement de Jean Paul Gautier… l’agence bien connue John Arthur & Tiffens ,Thomas & Harrisson, il réalise les décors de l’ambassade de France à Londres ce qui lui vaut les félicitations par lettre de l’heureux locataire de Kensington !
Le nouveau directeur de l’IPEDEC le presse néanmoins de revenir donner des cours … en 1998 il assumera la partie imitations des bois , se partageant les honneurs avec Pierre Lefumat qui lui s’occupera des marbres..la formation continue, les élèves se pressent et sont de plus en plus nombreux à vouloir toucher à la peinture décorative ,mystification de l’œil et des sens.
Christian Martincourt ne s’arrête pas ,il donne sans compter, poussé par une énergie vitale qui lui fera surmonter avec courage des ennuis de santé. La formation, le contact avec les autres, ceux dont il voit dans les yeux une soif d’apprendre ,il n’y résiste pas . Nombre de ses élèves travaillent aujourd’hui, réalisant chaque jours les gestes qu’il a patiemment corrigé pour faire éclore du maladroit débutant ,le professionnel qui aime et vit de son travail bien fait lequel l’ennoblit en retour.
La Faux Finishing School de New York l’appelle, il y donne des cours sans jamais manquer de participer aussi au Salon International des Peintres Décorateurs organisé chaque année dans une ville du monde…. Il y est très entouré ,chacun reconnaissant , derrière ses 39 ans d’activités, un diable d’homme !
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