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FLORIDUM MARE................................
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1 mars 2009

De quoi la tomate est-elle la couleur ?

tomate
Lorsque la porte du réfrigérateur est fermée de quelle couleur est la tomate ?

Les peintres utilisent la couleur comme un matériel de forme, le dessin disparaît derrière l’agencement des teintes.
Il n’y a que l’illustration, dérivée de la gravure  jusqu'à  la « ligne claire » belge ,qui en cernant  les surfaces colorées fait primer le dessin sur la couleur.
La peinture décorative utilise la couleur comme une finalité décorative .Les pochoirs ou poncifs, report calque ou mise au carreau disparaissent sous la couleur. Les frises d’ornements, fausses moulures, effets de matière ne laisse apparaîtrent aucun dessin préalable.
La couleur est donc primordiale à la connaissance du métier. Il s’agit non seulement de connaître les couleurs mais aussi de les comprendre.
La couleur n’existe pas en tant que matière ni même en tant que fraction de lumière, c’est une sensation.

Il faut avoir un ami bien intentionné qui ,vous offrant le Traité des couleurs de Johann Wolgang Goethe, vous fait rentrer dans un monde insoupçonné de complexité.

L’œil ne perçoit que les sensations des rayonnements éléctro-magnétiques, ce qui nous donne la  vision.
Imaginer un monde sans couleurs ne serait pas voir un monde de gris, ou de noir et blanc , un monde sans couleurs serait parfaitement invisible, une nuit complète, une absence de lumière. Il n'aurait d'existence que sous nos doigts, ou via nos autres sens.
Car notre vision est la couleur.

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Notre outil de perception des ondes éléctro-magnétiques est limité , nous ne percevons les  fréquences comprise entre 0,38 et 0,75 millionièmes de mètre (0,38 à 0,75 micro-mètres, notés "µm").Les rayon X, les ulta-violet ,les infra rouges nous sont impossible à percevoir. Certaines personnes sont dite « coloriste » pour leur excellente faculté d’analyser les teintes ou même « Tétrachromates » celle qui peuvent percevoir des oranges, des jaunes, des rouges aux nuances très élaborées.
L’œil est un outil tout de même très performant . Le mécanisme de la vision est complexe.

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Certaines cellules de l’œil sont sensibles à l’intensité lumineuse mais ne différencient pas les couleurs : les Bâtonnets.
D’autre cellules s’excitent à la couleur, elles réagissent aux couleurs particulières. Il en existe très peu par rapport aux Bâtonnets .Ce sont les Cônes .
Trois types ont été distingués, les Cônes S,M,L respectivement sensible aux bleus, verts et rouges.
Les « Tétrachromates » détiennent un cône supplémentaire pour les oranges.
La rétine de notre œil est tapissée de cônes dans sa partie centrale appelée la Fovea.
Le pourtour est lui constitué exclusivement de Bâtonnets.
D’ou la faculté d’ouvrir ou de fermer la pupille .La nuit pour augmenter la vision, la pupille se dilate pour que les bâtonnets récupèrent  le peu de luminosité, alors que les cônes sont inertes. Pour que notre cerveau "comprenne" ce qu'il y a devant nous, il nous faut bouger les yeux, "balayer" la scène de façon à ce que les bâtonnets, présents autour de la fovea, "voient" ce qui nous intéresse. Une méthode bien connue des militaires pour le combat nocturne.

Le mécanisme cellulaire est nous l’avons dit très complexe, mais nous pourrions néanmoins résumer les choses ainsi: une lumière arrivant sur la rétine excite les cônes. Chaque type de cône est plus ou moins excité suivant son type (S, M ou L) et la composition de la lumière reçue. L'ensemble de ces signaux va être interprété par le cerveau pour y faire correspondre une couleur.
Ainsi, une lumière jaune va exciter les cônes M et L (qui malgré leur pointe de sensibilté dans les rouges et verts, sont sensibles aux longueurs d'onde dans le jaune), mais pas S (sensibles aux bleus). L'information "vert" + "rouge" va être traduite par une information "jaune".
Autre exemple: une lumière mauve émet des rayonnements dans le bleu et le rouge: l'excitation des cônes de type S et L va être traduite par la teinte mauve.
Il est intéressant de noter qu'il n'existe pas de lumière monochromatique mauve. Le mauve, le pourpre ne peuvent être obtenus que par la combinaison de lumières bleues et rouges. Ces couleurs sont "créées" par notre cerveau lorsque les cônes sensibles au rouge et au bleu sont excités. La couleur est sensation.
Les Objets "n’absorbe" pas les ondes électromagnétiques…Il n’y a pas de tri sélectif. Ils agissent suivant un phénomène moléculaire complexe pour être des réflecteurs, diffuseurs d’ondes de lumières aussi différentes soient elles. Leurs matières ont des interactions avec les lumières. Leurs couleurs en dépend. Notre œil perçoit ce qu’il peut.

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La lecture du Traité des couleurs de Goethe,  nous fait entrer par ricochet dans l’histoire des Théoriciens de la couleurs .
La réflexion et l’élaboration de classification à défaut d’explication, commence dès la plus haute antiquité  avec Aristote, Platon et Pythagore. Aristote a fait des observations très précises, non seulement sur les couleurs, mais aussi sur leurs contrastes (De meteorologica ). l’« explication des couleurs » que donne Platon dans le Timée paraît compliquée. Le principe fondamental qu’il propose pour toute perception visuelle n’a que fort peu de points communs avec l’explication actuelle de la vision.. Quant au projet de Pythagore il suppose une relation entre l’échelle des tons (entiers ou demis) et la position des planètes entre la Terre et la sphère des étoiles fixes.

walter

Leonard de Vinci , Battista Alberti pour la renaissance, Franciscus Aguilonius du système du même nom , ou le « carré «  de Richard Walter ,contribuent par de très nombreuses réflexions et expériences à la compréhension de ce mystère de la couleur.

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Dark side of the moon

Les travaux de 1704 du physicien anglais Isaac Newton débouche sur un nouveau système qui transforme l’ancien système linéaire en un cercle.
Il renonce à l’ancien principe d’organisation selon les valeurs du clair et du foncé. Il imagine que les couleurs ne sont pas des modifications de la lumière blanche, mais plutôt ses éléments constitutifs originels. La lumière blanche est constituée de lumière colorée, c’est-à-dire des sept composantes qui se trouvent dans le cercle chromatique (alors qu’il n’y en avait que deux ou trois couleurs fondamentales depuis l’antiquité) . Cette lumière colorée n’est pas un assemblage ; elle est simple et sa couleur est pure. Le choix de sept couleurs primaires est plus lié à des motifs d’ordre esthétique que scientifique et à une assimilation mathématico-musicale des couleurs.

spectre

Il y a eu, dès la publication des travaux de Newton, à partir de 1672 et jusqu'à nos jours, d'âpres discussions autour de cette théorie de la lumière et des couleurs, voire une franche opposition à la démarche scientifique inaugurée par Newton.
Cette contestation a eu, depuis le XVII ° siècle, de nombreux représentants : des physiciens (Hooke, Pardies, Huygens, Gouy...), des philosophes  (Schopenhauer, Schelling, Hegel...), des peintres (Runge, Turner, Klee, Kandinsky...)
Mais elle a surtout été brillamment personnifiée, dès 1810 par la « Farbenlehre » (le Traité des couleurs) de Goethe. Avant de s'intéresser aux couleurs, Goethe admettait la théorie de Newton.
A son retour d'Italie, en 1788, comme il l'écrit dans sa Confession des Verfassers, il a emprunté le matériel d'optique du conseiller Büttner ; au moment de le lui rendre, n'ayant pas eu le temps de s'en servir, il regarda un mur blanc à travers un prisme de verre s'attendant à voir les sept couleurs prévues par la doctrine officielle ; or, sauf au voisinage de l'obscurité, le mur est resté blanc !
Le Traité des couleurs  est une démarche très élaboré pour repenser le système de compréhension et classification des couleurs. Le scientifique doit observer et classer les phénomènes ; dans un deuxième temps, la loi qui se révèle peu à peu à chaque observation peut être résumée par une expérience ; enfin, une cause ultime, d'abord révélée par les observations de phénomènes empiriques, puis isolée, déduite des phénomènes scientifiques observés expérimentalement, devient un phénomène pur, ou primordial ; un "Urphänomen".

Les couleurs sont classées, selon que leurs "fugacité" diminue, dans les trois premières sections : Couleurs physiologiques (celles qui sont visibles sans raison extérieure).
Couleurs physiques (celles qui apparaissent dans des milieux incolores) et Couleurs chimiques (celles qui sont plus ou moins fixées sur les corps).
La quatrième section, Vues générales internes, rassemble les considérations générales sur les couleurs.
La cinquième section, Rapports de voisinage, est consacrée aux rapports entre cette étude des couleurs et les autres sciences (philosophie, mathématiques, etc.) ainsi que des considérations finales sur la langue et la terminologie.
. La sixième section, s'appelle Effet physique-chimique de la couleur. Ce sont les interprétations possibles de la couleur : allégorique, symbolique et mystique .

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La controverse Goethe Newton

Rappelons brièvement l'énoncé principal de cette théorie, telle qu'elle est décrite par Isaac Newton dans la lettre à Oldenburg du 6 février 1672  :
les couleurs sont contenues dans la lumière et sont diversement réfrangibles ; cette conclusion semble faire suite à l'expérience suivante :
Dans une pièce obscure, un rayon de lumière passe dans un prisme de verre et se disperse en sept couleurs : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet. "ce fut au début un très agréable divertissement de voir ces couleurs vives et intenses."
Une couleur prismatique, isolée des autres en passant dans une ouverture pratiquée dans la surface de projection, passe à travers un second prisme qui ne la disperse plus : il n'y a ni modification de cette couleur, ni modification de sa réfrangibilité. "[cette couleur] je n'ai jamais pu la voir changer in specie."
Les couleurs, émergeant du prisme, sont mélangées en passant dans une lentille convexe et font apparaître le blanc : ".la composition la plus surprenante et la plus extraordinaire."
Ce qu’a Observé Goethe :
Le prisme. Dans le chapitre XI de la deuxième section du Traité des couleurs, Couleurs physiques. Goethe présente les "Couleurs dioptriques de la 2ème classe" . Ces couleurs, alors que celles de la "première classe" se voient dans des milieux troubles, apparaissent par réfraction de la lumière dans des milieux transparents. C'est ici que se trouve l'étude du prisme : Goethe détaille tour à tour, les expériences subjectives, objectives et la combinaison des deux. Pour illustrer le point central de ce chapitre, commençons par une expérience "subjective" et regardons, à travers un prisme, une figure blanche sur fond noir et une figure noire sur fond blanc. on constate que :
. Sur la partie basse de la figure blanche (si une des arêtes du prisme est en haut), on voit une frange rouge et une lisière jaune (selon la terminologie goethéenne). En haut de ce rectangle on voit une frange bleue et une lisière violette. Entre ces couleurs, le blanc reste inchangé. Sur les parties basses et hautes du rectangle noir, les paires de couleurs sont les mêmes et celles qui étaient en bas se trouvent maintenant en haut, et inversement.
. Le rouge et le bleu sont à la limite entre blanc et noir. Le jaune et le violet s'étalent respectivement sur le blanc et sur le noir.
Ces couleurs, bien qu'ayant des contours flous, s'étalent sur des bandes très larges par rapport à leur transition respective, orange et bleu-violet.
Les franges sont, à peu près, moitié moins larges que les lisières.
Rouge/jaune, bleu/violet sont les paires de couleurs déjà vues dans les milieux troubles.
Si on diminue la différence entre le blanc et le noir, les couleurs pâlissent. Si la hauteur des figures est diminuée et si le prisme est tenu à une distance adéquate, on constate en regardant ces figures, que dans le premier cas, la lisière jaune et la frange bleue se superposent : le vert apparaît, et dans le deuxième cas, la lisière violette et la frange rouge se superposent : le magenta apparaît.

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réfractées vers le bas, c'est à dire vues à travers un prisme tenu horizontalement et une arête en haut, ces figures blanches et noires font apparaître ces couleurs :

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Ce sont donc, de nouveau, les paires de couleurs (rouge-jaune, bleu-violet) observées dans les milieux troubles (chapitre 2). Les "couleurs dioptriques de la seconde classe" ne sont qu'un exemple parmi les nombreux autres cités précédemment : elles sont dérivées tandis que celles de la "première classe" sont principales. Ce que la philosophie traditionnelle appelle induction (raisonnement qui va du particulier au général ) consiste à recueillir dans les formes infiniment variées des objets et de leurs relations, le motif de leur existence, le concept. Goethe nomme ce modèle Urphänomen ou phénomène primordial :
Les couleurs apparaissent à la limite entre lumière et obscurité.

Le jaune apparaît sitôt que de la lumière est obscurcie.
Si l'obscurité augmente, la couleur s'assombrit en s'intensifiant vers le rouge.

Lorsque l'obscurité est légèrement voilée, éclaircie, du violet apparaît.
Si le voile se fait plus clair devant l'obscurité, le bleu est visible.
Le vert, synthèse du jaune et du bleu, est l'équilibre qui se fait du côté lumineux.
Le magenta, synthèse du rouge et du violet, est l'équilibre qui se fait du côté obscur.

Il s’agit ici de deux approches radicalement différentes du même sujet. Elles sont naturellement en opposition mais elles sont aussi complémentaires, dans le sens où aucun des deux systèmes ne peut à lui seul rendre compte des couleurs.
Aucune des deux théories n’est fausse, chacune d’elles donnant en soi un aspect juste du monde qui est complété par l’autre. Pour animer cette idée de complémentarité, comparons ce que le physicien anglais et le poète allemand disent des couleurs. Ce qui est simple pour Newton — par exemple la lumière bleu pur, couleur ”monochromatique” dotée d’une longueur d’onde précise — est complexe pour Gœthe puisqu’il faut d’abord la préparer à grands frais : elle est artificielle. En revanche, pour Gœthe, la lumière blanche est simple parce qu’elle est disponible instantanément et tout naturellement, alors que Newton y voit un mélange de toutes les couleurs : elle n’est pas simple, mais composée.
Ce qui est unité ou totalité de vision, perception, en un mot, pour Gœthe est décomposé par Newton (et ses successeurs) en plusieurs parties. La vue des couleurs commence par des réactions dans l’œil, puis nécessite pour son explication un supplément de détails sur la rétine, sur les cellules nerveuses et les stations qui acheminent cette sensation, enfin sur les zones du cerveau qui traduisent ces impulsions électriques en ”perception”.
On reconnaît la complémentarité fondamentale des deux systèmes si l’on s’interroge sur le rôle du sujet. Tandis que Gœthe le place naturellement au centre de sa théorie, Newton l’exclut totalement de sa description. Deux vérités se rencontrent ici et se complètent : le poète donne la vérité immédiate de l’impression sensorielle, le physicien la vérité médiate de la science. Pour obtenir la vérité sur la nature, celui-ci néglige l’intuition  que celui-là privilégie expressément.
Telle est la complémentarité : le contraire d’une vérité profonde, celle de Newton,  n’est pas l’erreur, mais une autre vérité profonde, celle de Gœthe !


Les Théoriciens de la couleurs  ont laissé de nombreuses contributions a tel ou tel système, Herman von Helmholtz en 1847 qui établit trois nouvelles variables qui affectent une couleur : la teinte, la saturation et la clarté. Le triangle Maxwell en 1859, le système chromatique de Charles Blanc en 1881

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chevreul Les travaux de Michel Eugène Cheuvreul en 1839 qui énonce deux principes importants pour les peintres : « Lorsque l’œil perçoit en même temps deux couleurs avoisinantes, elles paraissent aussi dissemblables que possible, tant du point de vue de la composition optique que de leur valeur tonale. » Et encore : « Dans l’harmonie des contrastes, la composition complémentaire est supérieure à toutes les autres. » Ce qui a influencé les écoles artistiques comme l’Impressionnisme, le Néo-impressionnisme ou même le Cubisme orphique.
Dans les premières décennies du XXe siècle, le désir et le besoin d’une détermination plus ”objective” des couleurs se sont fait de plus en plus forts. On souhaitait un système fonctionnant sans étalons chromatiques de référence. La « Commission Internationale d’Eclairage » (ou « C.I.E. ») fut donc chargée d’élaborer un « tableau normalisé des couleurs », travail terminé en 1931 et qui a conservé depuis toute sa valeur. Le diagramme chromatique de la C.I.E.
Dans les années 30,le coloriste américain  Faber Birren explique son cercle chromatique avec les procédés des artistes. Il commence par distinguer les couleurs "chaudes" et "froides" : selon lui, les couleurs chaudes débutent au violet, peu avant le rouge, et vont jusqu’au jaune.
Si l’on construit un cercle chromatique avec les trois couleurs primaires du mélange soustractif — jaune, bleu et rouge — équidistantes, les couleurs chaudes occupent à peu près la moitié de celui-ci ; en revanche, si l’on construit un cercle avec les quatre couleurs primaires de la psychologie et de la vision (jaune, vert, bleu et rouge), les couleurs chaudes se trouveront réduites et occuperont moins de la moitié de la surface. Il arrive à la constatation suivante : Si l’on voulait établir un cercle chromatique "rationnel", il devrait contenir plus de tons chauds que de tons froids.

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le Français Michel Albert-Vanel en  1983  met au point le système « chromatique-planétaire » qui tente de nous faire comprendre la perception de la couleurs par un observateur.Ces couleurs s’influencent réciproquement et se modifient en fonction de l’environnement où nous les percevons. A la base de ce système aussi nouveau qu’inhabituel, des "planètes" tournent sur elles-mêmes et matérialisent les quatre couleurs primaires d’E. Hering jaune (J), rouge (R), vert (V) et bleu (B). Elles ont comme des "satellites" des lunes qui représentent les couleurs secondaires. De nouveaux paramètres sont introduits pour décrire le contexte dans lequel se trouve une couleur : à côté de la trilogie habituelle (ton, luminosité et saturation), on a le contraste et la matière.

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« Le système italien dit C.M.N 86 mis au point en 1986, prétend rendre perceptibles les modes d’apparition, de transformation et de disparition des couleurs .Toute couleur peut changer, se transformer en une autre, devenir plus claire ou plus foncée en se rapprochant du blanc ; elle peut devenir transparente ou réfléchissante, ce système utilise donc les indices de transparence et de réflexion sur une surface coloré  donnant une complexité accrue a toute nomenclature.La représentation de la géométrie des couleurs se fait à l’aide du Tétraèdre, déjà utilisé dans l’antiquité notamment par Platon. La boucle des systèmes parcourus est ainsi bouclée.

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Les Tétraèdres ( pyramide a trois côtés) sont multipliables indéfiniment, afin de rendre compte des modèles nécessaires pour exprimer les causes primitives des couleurs ainsi que  les intentions de l’observateur. La transparence et la réflexion deviennent des objets eux-mêmes, mais c’est le sujet qui leur ajoute les couleurs.Ce système essaye en fait de rendre perceptible le sens lointain et plutôt dissimulé du mot colore, tiré de son étymologie. Dans cette perspective, avoir une couleur signifierait « découvrir quelque chose qui est voilé ». On enlève quelque chose à la lumière blanche, afin de pouvoir mieux voir l’objet sur lequel elle tombe. Pour nous rendre le monde plus accessible, nous nous ferions ainsi une réalité pleine de couleurs.
La multiplicité des systèmes chromatiques élaboré par l’homme depuis qu’il étudie les couleurs n’a d’autre but que le rendre le monde plus perceptible ,en le comprenant mieux, en le regardant mieux. Nous ordonnons les couleurs, établissant classifications et nuanciers pour mieux maitriser leurs utilisations multiples qui excèdent de beaucoup leurs seules sensations et différences culturelles de significations. Ils ne peut y avoir de système unique pour l’ensemble ,qui réclame une diversité d’interprétation et de vision que seule une histoire des systèmes nous retrace.


Les rapports de couleur ont une extreme importance pour la peinture décorative, qui pourrait en douter . la lecture du traité de Goethe est très instructive grâce a son approche plus esthétique que scientifique dans les parties V et VI . les Rapports de voisinage des couleurs avec la philosophie , la mathématique , les sciences naturelles et les techniques des teinturiers , des considération sur la langue et la terminologie, ainsi que les effets physico-moral de la couleur ! Gœthe approche de son objectif initial, à savoir amener l’esthétique du désordre à l’ordre. Il conçoit un coloris dans les catégories du « puissant », du « doux » et du « brillant », et imagine la conception suivante : l’effet de puissance naît lorsque jaune, rouge-jaune et pourpre dominent ; l’effet de douceur est déterminé par le bleu et les couleurs voisines. Si « toutes les couleurs sont en équilibre les unes par rapport aux autres », il naît un coloris harmonieux susceptible de produire le brillant et l’agréable.

Même si le philosophe du Tractacus Ludwig Wittgenstein note dédaigneusement à ce propos dans ses Remarques sur les couleurs : « Je doute fort que les remarques de Gœthe sur le caractère et les combinaisons des couleurs puissent être utiles à un peintre. Tout juste à un décorateur. » sa lecture et ses enseignements donne beaucoup de clés pour sa propre compréhension intime des rapports de ton et combinaisons harmoniques qui créer de l’équilibre et de la beauté.

Le peintre de chevalet fait une œuvre avec ses « nécéssités intimes » cher à Mondrian et n’a pas besoin d’un quelconque système

Les illusions de couleurs donnent de précieuses indications sur les mensonges de notre oeil qu’il faut anticiper dans une recherche décorative pour inscrire un projet dans une conception globale et une architecture donnant des volumes à prendre en compte.

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L’échiquier d’Adelson est une figure très connue et proprement incroyable pour nos yeux. Ce qui doit nous faire réfléchir sur notre perception des nuances et couleurs dans une pièce décorée.

La couleur A et la même que la couleur B .

Preuves:

P1

Découpe des images et rapprochement . L'ombre porté du cylindre joue sur les contrastes simultanés des gris et noir.

Cette incroyable illusion peut se retrouver en décoration intérieure par le jeu des frises et ombres des moulures.

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Les bandes colorées .

Les gris sont identiques. Ils paraissent plus foncés ou plus clairs suivant leurs environnements .

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Les segments orangés sont également de la même teinte.  les lignes blanche les éclairent, les noires les assombrissent   .

difftei6  difftei5 les gris chatoient avec le bleu , se renforcent avec le rouge.

LIENS

Consultez ces liens pour vous entrainer avec les illusions d'optique et de couleurs . (et apprenez l'anglais!)

Dansez avec cette jeune fille nue ....

attention ,   fixez votre regard derrière ses pieds ou même regardez à travers le fond de l'écran....elle tournera  pour vous en sens inverse ..illusion du creux et du plein restitué par notre cerveau....patience ..l'effet est surprenant!

Jouer avec le Chromograf .  faites vos nuanciers. 


Merci au professeur J.C. Sekinger pour sa "contribution" amicale


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